Challenger, José Salibur a frappé fort

José Salibur entouré de son staff (Jean-Claude Félicie Dellan, président du Gwadaboxing et Pierre Masson entraîneur)

Boxe
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Pour son premier championnat de France en -60kg, José Salibur a répondu aux espoirs placés en lui. Le champion de la Caraïbe de la catégorie s’est incliné aux points en quart de finale contre Zakaria El Majdouli, boxeur de l’Occitanie lors d’un combat serré. Adaptation à la manière de boxer en France, soutient du public, confirmation de son excellent état de forme, José Salibur revient sur sa compétition.

 

Offensive Sport Mag : Quel bilan fais-tu de ton championnat de France ?

José SaliburFranchement, ça été une bonne expérience. Je garde le positif. C’était ma première fois, j’ai découvert pas mal de choses, de bonnes choses. Mon staff a bien assuré tout le cadre autour, tout ce qui avait avant l’évènement. Donc ça c’était déjà un gros point positif. Après l’ambiance, la montée sur le ring, ce sport te procure une excitation, une vision de la vie. Parce que tu t’entraînes beaucoup et tu ne restes seulement 12 minutes sur le ring. Au bout du compte, ce que je retiens de championnat, c’est le plaisir que j’ai pris à voyager avec des gens qui m’ont vraiment entouré et qui m’ont vraiment poussé à me dépasser. Et je pense que si j’étais parti seulement avec mes coachs, ça ce serait passé moins bien. Mais en tout cas je suis très heureux d’avoir été la-bas, d’avoir vu et aussi d’avoir vaincu (rire).

OSM : Racontes-nous ton 8e de finale que tu as remporté mais qui a été très serré.

J.SAu départ, j’étais un peu timoré, mais l’encouragement de mon staff et du public que j’ai compris que je pouvais le faire. Et c’est au 3e round que tout s’est décanté. Même quand je suis sorti ring, il y a un monsieur que je ne connais pas, mais que fait partie du staff de l’équipe de France qui m’a dit qu’au 3e round, il a vu clairement le changement. Et ce 8e m’a permis de me libérer pour le quart de finale. 

OSM : Tu parles de changements dans le 3e round, quels étaient-t-ils ?

J.S : Ils ont été multiples. D’abord mentalement, j’étais moins stressé, moins à me poser des questions, plus prêt à profiter de l’instant présent. Et ensuite, le changement était physique, j’étais plus mobile, et je n’étais pas fatigué.

OSM : Durant tes combats, il y a avait beaucoup de « José ! José ! » qui résonnaient dans la salle. Tu as joué à domicile ?

J.SJe ne suis pas parti tout seul. Il y avait un groupe de savate qui nous a accompagné pour un stage en Île de France. Je n’étais pas sûr qu’ils puissent être présents, car ils avaient un planning différent du mien. Surtout pour le quart de finale, puisque la pesée se passait à 7h du matin, il fallait se lever assez tôt, partir assez tôt, donc je n’étais pas sûr qu’ils puissent être là. Et quand je les ai vus, j’étais submergé par beaucoup d’émotions positives. Et ils ont kiffé comme moi j’ai kiffé (sic) (rire)

Revivez le quart de finale 

OSM : En tant que champion de la Caraïbe, quelles sont les différences que tu as pu voir avec la boxe en France ?

J.SDéjà la façon de boxer. Dans la Caraïbe, il faut que tu mettes de la puissance dans tes coups pour gagner. L’important est de porter de gros coups, faire mal à l’adversaire. Alors qu’en France, c’est un jeu de touche. Plus tu touches plus tu as de chances de gagner. Du coup, il faut être très mobile, tu fais ta touche et tu te retires, donc il y moins de contacts. J’ai été un peu surpris.

OSM : Ton parcours prouve-t-il que l’on peut avoir une reconnaissance nationale tout en s’entraînant en Guadeloupe ?

J.SOui. Après j’ai une devise : chaque personne a son destin. La seule chose que je peux dire, c’est de se donner toujours à fond et de ne pas avoir peur de perdre, de ne pas avoir peur de faire les choses. La plupart du temps, on est toujours dans des rêves ; « on va faire ci, on va faire ça… », non ! Fais le ! Vis le ! Et tu verras que ça va toujours te sourire. Les choses arrivent lorsque tu t’y attends le moins. Et quand ça arrive, profite. Après le plus important dans la boxe, c’est de s’accrocher, c’est d’en vouloir et c’est un plaisir après. Mais je me sens un peu comme un exemple, parce que j’ai eu un parcours atypique.C’est à dire que je ne suis pas passé par le CREPS, ensuite l’INSEP, etc. 

OSM : Après ces championnats de France, quels sont tes objectifs à présent ?

J.SJe n’ai pas d’objectifs précis. Mais ces derniers jours, il y a eu beaucoup de petites choses que l’on a découvertes sur moi, et j’ai envie de les acquérir. Il se reprend. Non j’ai envie de les posséder. Notamment au niveau physique. Arrivé au 2e round, on a remarqué que je n’étais pas essoufflé, je n’ai pas pris de gros coups, je n’ai pas d’hématomes. Après j’ai surtout envie de continuer à combattre et à avancer. Mon adversaire en quart de finale avait 33 combats, moi j’en ai 12. Et aujourd’hui quand tu dépasses les 10 combats, c’est plus facile de pouvoir progresse vite et obtenir de gros combats.